QUALIGOUV « Améliorer la qualité et la gouvernance de la gestion forestière dans les espaces protégés méditerranéens » (MED, 2009-2012)

Présentation du projet

Les espaces forestiers méditerranéens, générant une faible production marchande, apportent cependant de nombreuses aménités à la société. Ils sont l’objet d’usages anciens et nouveaux (production, conservation de la biodiversité, des sols, de l’eau, rétention de carbone, loisirs) qui correspondent aux besoins de la société et impliquent une diversité d’acteurs croissante. Cela conduit parfois à des situations de conflit ou d’incompréhension, notamment en région méditerranéenne, théâtre d’activités périurbaines et touristiques où les pressions et les enjeux sont majorés. De plus, une des caractéristiques des espaces forestiers méditerranéens est que leur gestion concerne une grande variété d’acteurs : gestionnaires, exploitants et industriels, propriétaires, décideurs, scientifiques, usagers et représentants de la société civile. À travers une démarche participative, il est nécessaire d’informer et d’impliquer davantage et mieux ces différents groupes afin de contribuer à une véritable gestion multifonctionnelle et durable de ces écosystèmes.

C’est à partir de ce constat partagé que le projet QUALIGOUV a été développé.

Le projet était porté par huit partenaires issus d’Espagne, de France et d’Italie.

Les actions pilotes, développées par chaque partenaire sur des espaces naturels protégés, concernaient, selon le contexte et les priorités locales :

  • la prévention contre les incendies de forêts,
  • l’accueil du public,
  • la planification forestière,
  • la gestion de la biodiversité,
  • le développement de nouveaux débouchés tels que le bois-énergie…

La méthodologie reposait sur le principe d’un partage permanent et continu entre les acteurs des projets pilotes.

La coordination, l’animation et la capitalisation se sont fait à travers trois composantes méthodologiques :

  • la mise en place d’un groupe d’experts (peer group) constitué de personnes indépendantes et compétentes, chargé de l’analyse des projets pilotes,
  • l’intervention de l’AIFM en tant que partenaire indépendant et extérieur aux projets locaux pour orienter et animer le groupe d’experts,
  • la réalisation d’un audit qualitatif à mi-parcours de la mise en œuvre du projet, par un prestataire indépendant.
     

Résultats et conclusions

Plus particulièrement, les projets locaux des partenaires se sont concentrés sur :

  • l’amélioration de l’acceptabilité (environnementale, paysagère et sociale) des travaux forestiers : Parc des Alpilles.
  • l’étude sur la ressource en bois-énergie et bois d’œuvre, 4 chantiers pilotes et îlots de sénescence sur le Mont Ventoux : Office national des forêts.
  • l’élaboration de modes de gestion intégrant conservation des écosystèmes et valorisation de la ressource ligneuse : Parc du Luberon.
  • l’élaboration participative de plans de gestion forestière dans le Parc naturel Terra delle Gravine : Province de Tarente.
  • le développement du concept de Forêt à Haute Valeur de Conservation dans les espaces protégés : WWF.
  • la mise en œuvre de plans de concertation et de gestion forestière dans le Parc régional de Sierra Espuña : Région de Murcie.
  • l’élaboration de plans de prévention des incendies intégrant demande sociale et exigences environnementales dans les Parcs régionaux : Generalitat Valenciana.

Des conclusions communes ainsi que des lignes directrices et des recommandations ont été identifiés pour améliorer la gouvernance dans les forêts méditerranéennes :

  • évaluer les pratiques passées et actuelles afin d’assurer la réussite des réalisations économiques et sociales;
  • développer des approches territoriales adaptées aux spécificités locales (caractéristiques écologiques, situation économique et sociale), ainsi qu’aux caractéristiques institutionnelles et aux parties prenantes;
  • impliquer, dès le début, le plus grand nombre de parties prenantes, ainsi que les institutions et les autorités locales;
  • renforcer la coopération interrégionale;
  • développer une « boîte à outils communs » pour faire face à ces problèmes en vue d’améliorer la gestion durable et la gouvernance.