La nature fait son retour: l’Organisation des Nations Unies récompense sept fleurons mondiaux de la restauration

Des initiatives en Afrique, en Amérique latine, dans la région méditerranéenne et en Asie du Sud-Est sont citées comme étant des pratiques idéales pour inverser la dégradation des écosystèmes

l’Organisation des Nations Unies récompense sept fleurons mondiaux de la restauration
©FAO/UNEP

L’initiative Living Indus vise à restaurer 25 millions d’hectares de bassins fluviaux d’ici 2030, soit 30 % de la superficie du Pakistan.

13/02/2024

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Rome/Nairobi – Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont désigné sept initiatives d’Afrique, d’Amérique latine, de la région méditerranéenne et d’Asie du Sud-Est comme fleurons mondiaux de la restauration. Ces initiatives concernent des écosystèmes sur le point de basculer dans la dégradation pure et simple du fait d’incendies de forêt, de sécheresses, de la déforestation et de la pollution. Elles peuvent désormais bénéficier du soutien technique et financier de l’ONU.

Le Prix des fleurons mondiaux de la restauration s’inscrit dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, que dirigent le PNUE et la FAO et qui vise à prévenir, arrêter et inverser la dégradation des écosystèmes sur tous les continents et dans tous les océans. Ce prix récompense des initiatives remarquables qui appuient les engagements pris au niveau mondial de restaurer 1 milliard d’hectares, soit une superficie supérieure à celle de la Chine.

Les initiatives lauréates sont annoncées avant la 6e session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-6), organe de décision le plus élevé au monde pour les questions liées à ce sujet, qui se tiendra du 26 février au 1er mars au siège du PNUE à Nairobi (Kenya). Ensemble, les sept nouveaux fleurons devraient permettre de restaurer près de 40 millions d’hectares, soit une superficie presque 600 fois supérieure à celle de Nairobi, et de créer environ 500 000 emplois.

M. QU Dongyu, Directeur général de la FAO, a déclaré: «La FAO est heureuse de récompenser ces sept champions, qui prouvent de manière éloquente que l’on peut inverser la dégradation des écosystèmes à grande échelle tout en s’attaquant aux effets de la crise climatique et de la perte de biodiversité. Restaurer les écosystèmes terrestres et aquatiques est un moyen essentiel de transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux pour qu’ils soient plus efficaces, inclusifs, résilients et durables. C’est également un moyen à long terme de lutter pour l’élimination de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition, confrontés comme nous le sommes à une croissance démographique et à des besoins accrus en aliments et en biens et services écosystémiques.»

Les fleurons mondiaux de la restauration sont choisis comme illustrant le mieux les activités de restauration d’écosystèmes que mènent, à grande échelle et à long terme, les groupes de travail sur la science et les meilleures pratiques de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, et sont approuvés par son Conseil exécutif. La sélection fait suite à l’examen approfondi de plus de 60 indicateurs et critères, qui incarnent les 10 principes de restauration de la Décennie des Nations Unies.

«Pendant trop longtemps, le développement économique s’est fait au détriment de l’environnement. Pourtant, aujourd’hui, nous constatons que des efforts sont faits dans le monde pour permettre à la nature de renaître», a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE. «Ces initiatives montrent que nous pouvons faire la paix avec la nature et placer les communautés locales au cœur des activités de restauration tout en créant de nouveaux emplois. Alors que nous continuons à faire face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de nature et de biodiversité, et de la pollution et des déchets, il est temps de redoubler d’efforts et d’intensifier les activités de restauration.»

C’est en 2022 que les 10 premiers fleurons mondiaux de la restauration ont été récompensés dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, opération qui sera renouvelée tous les deux ans jusqu’en 2030. Les fleurons de cette année s’inscrivent dans le cadre d’un investissement accéléré dans la nature réalisé par des gouvernements et des donateurs privés, comme en témoigne le montant de 1,4 milliard d’USD alloué l’an dernier par le Conseil du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

Jason Momoa, acteur et défenseur de la vie aquatique auprès du PNUE: «La conservation de la nature est essentielle, mais elle ne suffit plus. Nous avons perdu une trop grande partie de notre planète et il est temps de prendre les devants et de reconstruire ce que nous avons gâché, de réparer ce que nous avons cassé et de restaurer ce que nous avons saccagé. Ces initiatives de restauration sont comme des réponses passionnantes aux grandes questions que notre lien avec le monde naturel soulève, tout comme le font les meilleurs films.»

Chacun des sept fleurons mondiaux de la restauration est annoncé dans des messages vidéo partagés sur les médias sociaux de l’ONU par un ambassadeur de bonne volonté ou un défenseur de l’ONU ou du PNUE, dont les acteurs Dia Mirza, Jason Momoa et Edward Norton, la chef cuisinière Leyla Fathallah et la top-modèle et auteure à succès Gisele Bündchen.

Des incendies aux forêts: la résilience en Méditerranée

Le bassin méditerranéen est le deuxième haut lieu de la biodiversité mondiale, mais 16 pour cent de ses espèces forestières sont menacées d’extinction, en partie à cause de l’allongement des périodes de sécheresse, des vagues de chaleur extrêmes et des incendies de forêt provoqués par le climat. Ces 10 dernières années, la région a connu les pires saisons d’incendie jamais enregistrées.

L’initiative de restauration des forêts méditerranéennes associant le Liban, le Maroc, la Tunisie et la Türkiye consiste en une approche novatrice de la protection et de la restauration de ces habitats naturels et écosystèmes vulnérables et a permis de restaurer environ 2 millions d’hectares de forêts dans la région depuis 2017, avec plus de 8 millions d’hectares qu’il est prévu de restaurer d’ici à 2030.

Cette initiative est soutenue par le Comité des questions forestières méditerranéennes de la FAO Silva Mediterranea, les Gouvernements du Liban, du Maroc, de la Tunisie et de la Türkiye, et l’Association pour les forêts, le développement et la conservation du Liban (AFDC).

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