Projet RESCOM

Le projet RESCOM : « Renforcer la résilience des écosystèmes en Méditerranée » est prévu pour durer 4 ans et il débutera au second semestre 2023. 

Il vise à promouvoir la conservation et la gestion durable des territoires côtiers, marins et insulaires ainsi que des zones humides et forestières et à contribuer à la préservation de cette biodiversité exceptionnelle, au bénéfice des communautés actuelles et futures.

Il est mis en œuvre, avec les pays bénéficiaires, par le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité (CMB). Ce travail partenarial permettra de se doter de mécanismes et d’outils communs, en matière à la fois de renforcement des capacités, de communication, et d’intervention dans les zones naturelles les plus vulnérables. Le projet RESCOM sera ainsi l’occasion de mettre en avant une nouvelle approche collaborative, en combinant les réseaux et les savoir-faire de chaque membre du Consortium (expertise technique, accompagnement de démarche …)

Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et la Fondation MAVA pour la Nature sont les cofinanceurs du projet.

Contexte

Les écosystèmes naturels se dégradent et disparaissent à un rythme inquiétant en Méditerranée, soumis à diverses pressions d’origine anthropique, malgré les efforts déployés aux niveaux local, national, régional et international pour conserver la biodiversité. Cette situation est exacerbée par les effets du changement climatique, déjà particulièrement marqués dans la région, qui affectent de manière significative les écosystèmes et les populations. Cette dégradation combinée de la biodiversité et des moyens de subsistance en Méditerranée démontre que ces défis liés aux changements globaux (extinction de la biodiversité, changement climatique, santé et bien-être de l’homme) sont intrinsèquement liés et doivent être abordés ensemble. 

Ce projet, mené par le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité, rassemble six organisations ayant une expertise reconnue dans le bassin méditerranéen (MedWet, l’initiative PIM, l’AIFM, la Tour du Valat et l’UICN-Med, le Conservatoire du Littoral) qui ont signé un protocole d’accord en mars 2021.

Dans chaque pays bénéficiaire, des sites pilotes ont été définis : 

  • Site pilote au Maroc : Le Parc National de Khenifiss (PNK) est situé sur la côte atlantique du Maroc, à l’embouchure de l’Oued Aoudri, entre les villes de Tan-Tan et Tarfaya. Le PNK couvre une superficie de 180 000 hectares (ha). Avec 212 espèces répertoriées, le PNK est l’une des zones les plus représentatives de l’avifaune marocaine, avec plus des deux tiers des espèces observées au Maroc.
  • Site pilote en Tunisie : Le Parc National d’Oued Zen, d’une superficie de 6 700 ha, a été officiellement créé en 2010 et comprend un arboretum et deux réserves naturelles : la zone humide de Dar Fatma (15,7 ha ; zone RAMSAR depuis 2007) composée de 5 tourbières et la Réserve naturelle d’Aïn Zana (47 ha) avec l’espèce rare du chêne afarès (Quercus afares P.), une espèce endémique du Nord-Ouest de la Tunisie et du Nord-Est de l’Algérie.
  • Site pilote en Turquie : La Zone Spéciale de protection environnementale de Patara est un site archéologique unique, d’importance mondiale, et un site naturel protégé qui comprend une forêt côtière, des zones humides, des dunes et une importante plage de nidification de la tortue caouanne (Caretta caretta L.). Les systèmes de rivières et de zones humides de Patara ont créé l’écosystème de dunes le plus important et le plus vaste de la côte méditerranéenne turque.
  • Site pilote en Albanie : Le Parc National de Divjaka-Karavasta est surtout connu pour son avifaune. Le site abrite environ 260 espèces d’oiseaux, dont plus de 85 figurent à l’annexe 1 de la directive « Oiseaux » de l’Union européenne et 15 espèces font l’objet d’une attention particulière au niveau mondial. La région abrite la seule colonie de pélicans frisés (Pelecanus crispus B.) se reproduisant en Albanie, avec environ 85 couples reproducteurs.
  • Site pilote au Monténégro : La Réserve Naturelle spéciale de Tivatska Solila fait partie de la zone tampon de la région naturelle et historique de Kotor, site du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Elle abrite de nombreuses espèces de flore et de faune : une salamandre et 4 plantes endémiques de la péninsule balkanique ; 16 insectes endémiques et 2 insectes protégés au niveau européen ; 18 plantes vasculaires protégées au niveau national ; 12 dans la CITES ; 146 plantes sur la liste rouge mondiale ; Une flore européenne ou méditerranéenne dans l’annexe I de la Convention de Berne ; une espèce de champignon est protégée au niveau national et figure sur la liste rouge des champignons menacés en Europe.

Objectifs

L’objectif du projet est de renforcer la résilience sociale et environnementale des zones naturelles vulnérables en Méditerranée (mer, côtes, forêts, petites îles et zones humides) afin de répondre aux défis sociaux et économiques qui y sont liés, à travers la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature (SfN) et une approche plus intégrée et participative. Le projet vise à restaurer et à améliorer le fonctionnement écologique et les services fournis par divers écosystèmes, en soutenant et en impliquant les acteurs locaux et les populations par le biais d’activités de sensibilisation, de formation et de soutien technique ou institutionnel (pour promouvoir la gestion durable de la biodiversité). Cela se reflétera par des dispositifs innovants pour résoudre ces défis par une approche plus intégrée de conservation de la biodiversité, à la fois multi-partenariale et multi-biomes, devant contribuer à une meilleure cohabitation entre écosystèmes et populations.

Le projet interviendra à différentes échelles, différents niveaux (stratégiques, politiques et opérationnels) et auprès de différentes catégories d’acteurs (décideurs politiques, organisations de la société civile…).

Il est structuré en quatre composantes : 

COMPOSANTE 1 (CP1) : Développement et mise en œuvre d’un programme régional de renforcement de capacités, basé sur des solutions d’adaptation et de développement de la résilience fondées sur la nature. 

COMPOSANTE 2 (CP2) : Mise en place des mécanismes permettant au CMB d’agir à différents échelons (local, national, régional) pour promouvoir l’appropriation et la mise en œuvre des Solutions fondées sur la Nature (SfN) en Méditerranée. 

COMPOSANTE 3 (CP3) : Conception et mise en œuvre de SfN sur des territoires pilotes en coopération avec les acteurs nationaux et locaux. 

COMPOSANTE 4 (CP4) : Coordination, gestion et pérennisation du projet. 

Partenariat

Le Consortium Méditerranéen pour la Biodiversité – une Alliance  d'organisations internationales pour protéger la Nature | MedWet